forum Al Minya la rose des sables
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Message par Aorthar Mar 22 Mai - 15:09

Trois croix dans le désert…

Sur l’une d’elle, se trouvait Membala, fils du Séquoia et du Lion. Nul Darfari de sa tribu ne l'a égalé, plus fort, plus vif, plus déterminé il avait toujours été. Son frère Sidi, lui, fut le plus vil d’eux tous et le vendit la nuit précédant son avènement comme chef de sa tribu, aux stygiens, race fluette, fragile, fausse et faible, à la langue fourchue selon les dires de Membala. Quelques années après, le voilà accroché à ce bois pauvre, en croix, dans cette terre d'exil, les charognards volants au-dessus de son crâne, et quelques-uns de leurs cadavres gisant à ses pieds, le goût de leur sang séché encore présent sur ses lèvres, mais voilà il n'avait plus de force, et ils allaient finir par le dévorer, sauf si Yog entendait sa prière et sa promesse de toujours garder ses fosses pleines.

Sur la croix d’à côté, Yssis, agonisant en silence, comme elle avait vécu. Elle était la septième fille du meilleur armurier de Luxur, du plus riche aussi. Il entretenait plusieurs esclaves, dans de gigantesques ateliers, qu'il formait lui-même, avec patience et douceur, et elle, elle collait à ses talons, de l'aube au couchant, admirative de l'homme, et fière de son œuvre. A dix ans, elle pouvait trouver le défaut d'une côte de maille bien plus vite que la plupart des adultes, et on entendait souvent son père regretter qu’elle ne soit pas née garçon. Elle fut pourtant mise en croix pour avoir mis le feu à cette magnifique entreprise aux cotés des deux individus effrayants et douteux selon ses dires.

Enfin sur la dernière croix se trouvait Ogvaï, Il avait la bouche seiche, la peau brûlée par le soleil et ce n'était encore que la meilleure partie de sa condition actuelle. Attaché à cette croix, en plein milieu de ce désert, il payait cher sa dernière erreur en date. Il lui restait au moins le plaisir de voir une paire de cadavre à ses pieds, une bien maigre compensation, mais au moins il ne partirait pas seul. "Seul"...cela le fit sourire, car en redressent la tête il pouvait voir les deux autres ligotés sur les croix. Les quelques pensées qu'il arrivait à conserver allaient vers Asaheim, sa patrie. Alors qu'il s'imaginer franchir les cols de montagne de sa terre natale, il perdit de nouveau conscience...

Un guerrier semblait s'approcher au loin, dans ce désert qui leur servait de tombeau, et une fois arrivé à leurs hauteurs il les libéra, juste avant qu'une tempête de sable ne s'abatte sur eux. Ils survécurent à tout cela et le destin les lia, chacun d'entre eux se rendant utile à l'autre, au-delà des préjugés, nécessité faisant loi.
Quelques semaines après, ayant remonté le fleuve, c'est sur un plateau désertique au-dessus d'un coude d'eau qu’ils décidèrent de s’établir. Un grand Séquoia se trouvait là, la zone était entourée de tribus darfaris, et non loin, un village où se trouvait leur chef. Membala s'occupait de défendre le trio, même si l'homme blanc savait bien se battre. Ils ne pouvaient pas rester là sans craindre une attaque des darfaris, alors, un jour Membala partit vers leur village, armé d'un sabre fait à partir d'un rostre denté. Il revint blessé mais coiffé du masque de leur chef, Yog avait, sans doute, entendu ses paroles, ainsi ils purent pacifier la zone et commencer à véritablement s’y installer.
Yssis, de son coté, s’inquiétait du choix du destin en ce qui la concernait. Elle craignait que le noir n’attende qu'un prétexte pour l'envoyer dans sa marmite, et imaginait l'autre, comme un animal des contrées nordique, immense, chauve, et brutal qui devait prendre du plaisir à massacrer les faibles à mains nues. Elle ne savait pas lequel des deux, elle détestait le plus. Pourtant, elle resta avec eux, car le sauvage tenait les darfari à distance avec talent, et le nordique était un constructeur hors pair qui leur fournit un abri durable. Quant à elle, elle faisait sa part en leur fabriquant vêtements et armures avec le matériel dont elle disposait. Cependant elle rêvait tout de même de trouver un moyen de s'échapper en les plantant là, ces êtres inferieurs qui détestaient les stygiens.
Ogvaï, de son côté, dont l’âge le menait lentement vers la patience et la sagesse se mit à bâtir leur demeure et a fonder une cabane solide aux murs épais. Il commença également un journal, afin de relater les évènements importants qu’il vécut et garder ainsi une trace de ce périple.

Jour 1
Je ne sais pas ce qui me pousse à vouloir écrire ce journal, il n'y aura pas grand monde pour le lire de toute façon. Enfin bon, pourquoi pas, peut-être y trouverais-je un quelconque réconfort.
Voilà maintenant quelques mois que je suis dans cette prison. Les premières semaines furent un sacré défi. Heureusement que Membala était là, je lui dois la vie plusieurs fois. C'est un sacré morceau ce noir, une force de la nature doublé d'un guerrier impitoyable ! Il fait un compagnon agréable, bien que parfois incompréhensible. Et puis, il vaut toujours mieux que cette harpie d'Yssis. Bon sang, heureusement pour elle que le destin nous a forcé à devoir survivre ensemble, sinon il y a bien longtemps que je m'en serais débarrassé. Une vraie langue de vipère avec un sale caractère bien trempé !
Nous avons malgré tout réussi à arracher notre survie à l'étreinte de ce désert. Nous avons désormais un toit et des vivres. Il me tarde de partir explorer ces terres, afin d’essayer de trouver un moyen de fuir cet endroit maudit.

Jour 96

Nous avons encore détaché deux nouvelles têtes des croix ce matin, un certain Djribril et une pauvre femme qui était morte avant notre arrivée. Le village va encore accueillir une personne de plus. Nous ne cessons de nous agrandir, ce qui nous assure une certaine tranquillité, la main noire ayant compris que nous pouvions nous défendre aisément maintenant.
J'ai fini mon échoppe aujourd'hui également, j'en suis plutôt fier. Nos stocks se remplissent, le marché attire du monde, et j'ai même pu troquer quelques potions d'aloès contre de la résine ! Je vais enfin pouvoir avancer dans la confection de teinture, Yssis n’arrête pas de m'en demander. Menbala n'est toujours pas rentré, sans doute encore en vadrouille dans les camps darfaris du coin, asseoir une fois de plus son autorité.

Jour 1089

Aujourd’hui était un jour spécial, nous avons fêté la première année d’existence officiel du conseil d'Al Minya. Un an que notre ville porte ce nom, le temps passe tellement vite. Je me rends compte que je me suis finalement fait à cette vie, que j'ai honteusement abandonner l'idée de partir. L'âge me rattrape, et je me dis que finir ici, auprès de camarades vaut bien n'importe quelle autre mort ailleurs. Mon échoppe tourne bien, et il règne une ambiance calme et sereine sur la ville. Je n'ai pas trop à me plaindre ! Il va quand même falloir envisager un nouveau raid plus au nord, calmer les abrutis qui de nouveau attaquent nos caravanes. Mais je verrais ça demain, il me reste encore de la place pour un bon repas et des litres de boisson, après tout, c'est un jour de célébration !

Aorthar

Messages : 1
Date d'inscription : 18/05/2018

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